Préambule
A l'époque du deuxième Temple, après le partage de l'empire d'Alexandre le Grand, l'armée grecque d'Antiochus Epiphane envahit la terre d'Israël. Les Grecs persécutèrent les Juifs en leur interdisant sous peine de mort l'étude de la Torah et la pratique des Mitsvot. Le Temple de Jérusalem, le Beth Hamikdache, fut saccagé et profané.
De courageux Cohanim, les 'Hachmonaïm, ne se résignèrent pas et se rebellèrent contre l'envahisseur.
Menés par Matitiahou, puis par ses fils, et animés d'une confiance absolue en D-ieu, ils finirent par remporter une victoire miraculeuse sur la puissante armée grecque le 25 du mois de Kislev.
Ce premier miracle fut suivi d'un second : lors de l'inauguration du Temple après la victoire, il n'y avait plus d'huile pure pour allumer la Ménorah, le candélabre à sept branches, et huit jours étaient nécessaires à la confection d'une nouvelle huile.
Les Cohanim fouillèrent le Temple de fond en comble et ne trouvèrent qu'une petite fiole d'huile dont le contenu ne pouvait servir à allumer la Ménorah qu'une seule journée. Ils décidèrent malgré tout d'allumer la Ménorah et c'est là que se produisit le second miracle : l'huile brûla pendant huit jours.
C'est pour remercier Hachem pour les bienfaits et les miracles qu'Il nous a prodigués que les Sages ont institué la fête de 'Hanouccah.
Le nom de la fête porte une double signification : ‘Hanouccah signifie en hébreu « inauguration », mais peut également se décomposer en « ‘Hanou » suivi des lettres Kaf et Hé, qui, ensemble, ont une valeur de 25. Cela rappelle le miracle de la victoire sur les Grecs, lorsque les Juifs se sont reposés (« ‘hanou », « ils ont campé ») le 25 (« kaf hé ») du mois de Kislev.
Les Sages du Talmud ont enseigné que la lumière de cette fête continuera à éclairer le Peuple Juif jusqu'à la venue de Machia'h et même au-delà !
Sous la domination syrienne
Il y a de cela plus de 2000 ans, la terre d'Israël appartenait à l'Empire syrien et était dominée par des dirigeants syriens de la dynastie des Séleucides. Pour relater l'histoire qui conduit à 'Hanouka, commençons avec Antiochus III, le roi de Syrie, qui régna de 3538 à 3574 (222-186 avant l'ère commune). Il avait mené une guerre contre le roi d'Égypte Ptolémée, pour la possession de la terre d'Israël.Antiochus III en était sorti victorieux et la terre d'Israël fut annexée à son empire. Au début de son règne, il fut favorablement disposé à l'égard des Juifs et leur accorda certains privilèges. Plus tard, toutefois, quand il fut battu par les Romains et contraint de leur verser de lourdes taxes, la charge en tomba sur les différents peuples de son empire qui eurent l'obligation de fournir l'or massif requis par les Romains. À la mort d'Antiochus, son fils Seleucus IV lui succéda et opprima encore plus les Juifs.
Outre les ennuis qui venaient de l'extérieur, de graves périls menaçaient le Judaïsme de l'intérieur. L'influence des Hellénistes (qui acceptaient l'idolâtrie et le mode de vie syrien) ne cessait de croître. Yo'hanane, le Grand Prêtre pressentit le danger qui menaçait le Judaïsme devant la pénétration de l'influence gréco-syrienne en Terre Sainte. Car, à l'opposé de l'idéal de beauté physique qui était celui des Grecs et des Syriens, le Judaïsme met l'accent sur la vérité et la pureté morale, comme D.ieu le commande dans la Torah. Le peuple juif ne pouvait abandonner sa foi en D.ieu et accepter l'idolâtrie des Syriens.
C'est la raison pour laquelle Yo'hanane s'opposa à toute tentative de la part des Hellénistes juifs pour introduire les coutumes grecques et syriennes sur la terre d'Israël. Les Hellénistes le haïssaient. L'un d'eux rapporta au commissionnaire du Roi que dans le trésor du Temple se trouvait une immense fortune.
La richesse de trésor consistait en la contribution d'un demi-Chékel que donnaient annuellement tous les Juifs adultes. Ce don devait servir aux sacrifices sur l'autel et à entretenir et améliorer l'édifice du Temple. Une autre part du trésor était constituée des fonds pour les orphelins déposés pour eux jusqu'à ce qu'ils atteignent l'âge de l'utiliser. Seleucus avait besoin d'argent pour payer les Romains. Il envoya son ministre Helyodros s'emparer de l'argent du trésor du Temple. En vain, Yo'hanane, le Grand Prêtre, le supplia-t-il. Helyodros ne l'écouta pas et pénétra dans l'enceinte du Temple. Mais soudain, il pâlit de terreur. Dans la minute qui suivit, il tomba évanoui sur le sol. Après qu'il fut revenu à lui, Helyodros n'osa pas rentrer à nouveau dans le Temple.
Antiochus le « fou »
Peu de temps après, Seleucus fut assassiné et son frère Antiochus IV commença son règne sur la Syrie (en 3586, 174 avant l'ère commune). C'était un tyran d'une nature irréfléchie et impulsive, méprisant la religion et les sentiments d'autrui. On l'appelait « Épiphane », ce qui signifie « aimé par les dieux ». Plusieurs dirigeants syriens reçurent des titres similaires, mais un historien de son temps, Polebius, lui attribua l'épithète d’Épimanes, « le fou », un titre plus approprié au caractère de ce roi dur et cruel.
Désirant unifier son royaume par le biais d'une culture et d'une religion communes, Antiochus tenta de déraciner l'individualisme des Juifs en supprimant toutes les lois juives. Il démit le juste Grand-Prêtre Yo'hanane de ses fonctions dans le Temple de Jérusalem et installa à sa place son frère Yehochouah qui aimait se faire appeler par son nom grec Jason. C'était un helléniste qui utilisa sa nouvelle charge pour disséminer de plus en plus de coutumes grecques parmi les membres de la prêtrise. Yehochouah ou Jason fut remplacé plus tard par un autre homme, Menelaus, qui avait promis au roi qu'il lui apporterait plus d'argent que Jason ne le faisait. Quand Yo'hanane protesta contre la dissémination de l'influence grecque dans le Saint Temple, le Grand Prêtre en poste engagea des hommes pour l'assassiner.
À cette époque, Antiochus était engagé clans une guerre qu'il remportait contre l'Égypte. Mais des messagers de Rome arrivèrent et lui ordonnèrent d'arrêter la guerre. Il fut obligé de se soumettre. Pendant ce temps, à Jérusalem, la rumeur se répandit qu'Antiochus avait été victime d'un accident sérieux. Le croyant mort, le peuple se révolta contre Menelaus. Le Grand Prêtre traître s'enfuit avec ses amis.
Les martyrs
Antiochus revint d'Égypte enragé par l'interférence romaine dans ses projets ambitieux. Quand il apprit ce qui avait eu lieu à Jérusalem, il ordonna à son armée de se déchaîner contre les Juifs. Des milliers d'entre eux furent tués. Puis Antiochus émit une série de décrets terribles contre eux. La pratique de leur religion leur était désormais interdite, les rouleaux de la Torah furent confisqués et brûlés. Le repos du Chabbat, la circoncision et les lois alimentaires furent interdits sous peine de mort. L'un des membres vétérans et les plus respectés de cette génération, Rabbi Eliézer, un homme de quatre-vingt-dix ans fut contraint par les serviteurs d'Antiochus de manger du porc pour inciter les autres à faire de même. Quand il refusa, ils lui suggérèrent de mettre cette viande à ses lèvres pour faire semblant de la consommer. Mais bien entendu, Rabbi Eliézer refusa et il fut mis à mort. Il y eut des milliers d'hommes qui, de la même façon, sacrifièrent leur vie. La célèbre histoire de 'Hanna et de ses sept fils eut lieu à cette époque. Les hommes d'Antiochus allaient de ville en ville, de village et village pour forcer les habitants à servir des dieux païens. Il ne resta plus qu'une région où tenait la résistance : les collines de Judée avec leurs nombreuses grottes. Mais même là, les Syriens poursuivirent les Juifs fidèles et de nombreux parmi eux moururent en martyrs.
Mattityahou
Un jour, les hommes d'armes d'Antiochus arrivèrent au village de Modiine où vivait Mattityahou, le vieux prêtre. L'officier syrien construisit un autel sur la place du marché et demanda que Mattityahou offre des sacrifices aux dieux grecs. Mattityahou répliqua : « Moi, mes fils et mes frères sommes déterminés à rester loyaux à l'alliance que notre D.ieu a faite avec nos ancêtres ! »
À ce moment, un Juif helléniste s'approcha de l'autel pour y offrir un sacrifice. Mattityahou s'empara de son épée, le tua et ses fils et lui attaquèrent les officiers et les soldats syriens. Ils en tuèrent bon nombre et chassèrent les autres. Et puis ils détruisirent l'autel.
Mattityahou savait qu'Antiochus serait hors de lui quand il apprendrait ce qui était arrivé. Il enverrait très certainement une expédition punitive. Il quitta donc le village de Modiine. Il prit la fuite avec ses fils et ses amis et se réfugia dans les collines de Judée.
Tous les Juifs loyaux et courageux se joignirent à eux. Ils formèrent des légions et de temps à autre, ils abandonnaient leurs cachettes pour frapper des détachements et des garnisons ennemis et pour détruire les autels païens construits sous l'ordre d'Antiochus.
Les Maccabées
Sentant sa fin proche, Mattityahou appela ses fils et les enjoignit de continuer de se battre pour défendre la Torah de D.ieu. Il leur demanda de suivre les conseils de leur frère Simon le Sage. Pour leur bien-être, leur dit-il, leur dirigeant devrait être Yehouda le Fort. Yehouda était appelé « Maccabée », un mot composé des lettres initiales des quatre mots hébreux : « Mi Kamokha Baélim Hachem » : Qui est comme Toi parmi les puissants, ô D.ieu.
Antiochus envoya son général Apolonius écraser Yehoudah et les siens, les Maccabées. Bien que plus importants par le nombre et l'équipement que leurs adversaires, les Syriens essuyèrent une défaite contre les Maccabées. Antiochus envoya une autre expédition qui subit le même sort. Il réalisa alors que ce ne serait qu'en envoyant une armée puissante qu'il pourrait espérer vaincre Yehouda et ses braves combattants. Une armée de plus de 40 000 hommes balaya le pays menée par deux généraux, Nicanor et Gorgiach. Quand Yehouda et ses frères apprirent cette nouvelle, ils s'exclamèrent : « Combattons jusqu'à la mort pour défendre notre âme et notre Temple ! » Le peuple s'assembla à Mitspah où Samuel le Prophète avait offert, dans le passé, ses prières à D.ieu. Après une série de durs combats, la victoire fut remportée.
Inauguration
Les Maccabées se dirigèrent alors à Jérusalem pour la libérer. Ils pénétrèrent dans le Temple et le purifièrent de toutes les idoles placées par les vandales syriens. Yéhouda et ses hommes construisirent un nouvel autel que Yehouda inaugura le 25 Kislev de l'année 3622.
Puisque le Candélabre d'or avait été volé par les Syriens, les Maccabées en fabriquèrent un nouveau dans un métal moins riche. Quand ils voulurent l'allumer, ils ne trouvèrent qu'une petite cruche d'huile d'olive pure, portant le sceau du Grand Prêtre Yo'hanane. Cette petite fiole ne suffirait que pour l'allumage d'un seul jour. Mais par le miracle de D.ieu, elle continua à brûler huit jours, jusqu'à ce qu'on ait pu fabriquer de la nouvelle huile. Ce miracle prouva que D.ieu avait à nouveau pris Son peuple sous Sa protection. C'est en souvenir de ces événements que nos Sages ont désigné ces huit jours pour que chaque année nous en fassions la commémoration et que nous allumions les lumières de 'Hanouka.
L'allumage
Tous les membres de la famille doivent être présents lors de l'allumage des bougies de 'Hanouka.
On allume les lumières de 'Hanouka avec la flamme du Chamache plutôt qu'avec une allumette.
Le premier soir de 'Hanouka, on prononce les bénédictions et on allume une flamme à l'extrémité droite de la Ménorah.
Chacune des nuits suivantes, on rajoute une bougie à gauche de celles allumées précédemment. On allume d'abord la nouvelle bougie, suivie de celle immédiatement à sa droite et ainsi de suite. On reproduit ce schéma chaque jour jusqu'à ce que, le huitième soir, les huit bougies brûlent ensemble.
On allume les lumières au coucher du soleil ou à la tombée de la nuit, suivant sa coutume. Dans tous les cas, les bougies devront continuer à brûler pendant une pleine demi-heure après la tombée de la nuit. A cet effet, on prendra donc soin de mettre assez d'huile dans les godets (ou de prévoir des bougies suffisamment grandes). Après l'allumage, on récite « Hanérot Halalou ».
Le vendredi après-midi, on allume les lumières de 'Hanouka avant les bougies de Chabbat. Depuis l'allumage de ces dernières jusqu'à la sortie de Chabbat (et la récitation de la Havdala), la Ménorah ne doit pas être rallumée, ni déplacée ni préparée. Après la Havdala, on allume les lumières correspondant à samedi soir.
Quelques coutumes de 'Hanouka
L'argent de 'Hanouka
Il est de coutume à 'Hanouka de donner aux enfants le Dmei ‘Hanouka (en hébreu) ou ‘Hanouka Gelt (en yiddish), un peu d'argent de poche. Cette tradition augmente grandement la joie des enfants et leur participation à l'esprit de la fête. En outre, cela procure une occasion d'encourager les enfants à toujours s'améliorer (dans l'assiduité au travail, dans les bonnes actions, etc.) C’est en outre l’occasion pour eux de pratiquer le prélèvement du Maasser, le dixième que l’on donne à la Tsédaka (la charité).
La toupie
Les Grecs avaient décrété que l'étude de la Torah était un crime passible de mort. Mais les enfants juifs continuèrent à étudier en secret et, à l'approche des patrouilles grecques, faisaient semblant de jouer à la toupie. Sur chacune des quatre facettes de la toupie de 'Hanouka est inscrite une lettre hébraïque : Noun, Guimel, Hé, Chine. Ces lettres renvoient à la phrase « Ness Gadol Haya Cham – Un grand miracle est arrivé là-bas. » La toupie est, aujourd'hui encore, au centre des jeux de ‘Hanouka.
Les beignets
Pour commémorer le miracle qui est arrivé avec de l'huile, il est de coutume de manger des aliments frits dans de l'huile. Les grands standards sont les « Latkès » (beignets de pommes de terre) et les « Soufganiot » (beignets à l'israélienne). Des mets lactés, comme des Latkès au fromage, sont également consommés en souvenir des actions héroïques de Yéhoudit.
Source Chabad.org
Pour en savoir plus sur les fêtes Juives
3 commentaires
Bonjour, la flamme du Chamache peut-être éteinte dès que j’allume une flamme ’Hanouka, ou peut-elle rester allumer avec les autre flamme ? Merci. David.
Merci de nous faire partager l’histoire de cette merveilleuse tradition !
Merci de transmettre ces magnifiques traditions par vos écrits !
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